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Ce très bel orgue, construit en 1893 par Charles Mutin, successeur de Cavaillé-Coll, fut tout d'abord présenté comme référence de la Maison Mutin à l'Exposition Universelle de Lyon où il obtint une médaille d'or.
En décembre 1894, la paroisse Notre-Dame de Bon Secours de Trouville-sur-mer en fit l'acquisition et se dota d’une tribune pour le recevoir. La partie mécanique fut achevée fin janvier 1895 et l'harmonisation en avril de la même année.
Le 8 août eut lieu l'inauguration officielle par Eugène Gigout, titulaire des grandes orgues de Saint Augustin à Paris, assisté de nombreux intervenants solistes. Selon la tradition, l'orgue fut béni à cette occasion.
L'instrument et son splendide buffet néo-gothique ont coûté la somme de 19.550 francs. Charles Mutin offrit à cette occasion le Plein Jeu, deux autres registres ayant été financés par la paroisse sur souscription.
(Source: bulletin paroissial de Trouville n° 44, année 1956).
Une activité artistique intense devait alors prendre naissance à Trouville devenue "Reine des Plages". Avec l’arrivée d’Edouard Devernay (1889-1952), organiste et compositeur, une vie musicale s’est développée comme en témoignent les grandes affiches colorées intitulées "Messe des Baigneurs", annonçant chaque semaine le programme de l’office auquel avaient coutume de participer des célébrités de passage, musiciens et conférenciers. Edouard Devernay a laissé de nombreuses œuvres écrites pour les orgues de Trouville.
En 1927, l'orgue subit un relevage.
En 1956, une autre opération consistant d’une part à supprimer le clairon et mélanger les tuyaux des jeux d'anches et d’autre part à tenter de "baroquiser" le Plein Jeu et certains jeux de fonds, altéra le caractère romantique de l'instrument.
- le très beau bourdon à cheminée du clavier de grand orgue avait été pourvu d’adhésifs fixés à l’intérieur de chaque tuyau pour supprimer l’effet particulier de cheminée,
- le clairon s'était trouvé transformé en quinte,
- le jeu de hautbois avait été remplacé par un autre clairon provenant du Grand Orgue de Notre-Dame des Victoires (réintégré en 1987 à sa place primitive),
- le jeu de voix humaine avait disparu au profit de quelque chose qui prétendait s'intituler "cymbale"…
Modifié et amputé de certains jeux avec une regrettable indélicatesse et un grand manque de respect, ce très bel instrument, devenu pitoyable, dut attendre des jours meilleurs pendant près d’une cinquantaine d’années.
Son état ne cessait d'empirer. La sécheresse de l'été 2003 donnant le coup fatal, l'orgue devint inutilisable et le dernier office fut joué en pompant à la main sur le seul jeu de Prestant encore à peu près audible.
Grâce au soutien de la municipalité de Trouville, la restauration menée en 2004 a permis la sauvegarde de ce fleuron du patrimoine.
Au vu des crédits alloués, il fut entrepris:
Pour fêter cette renaissance, un concert inaugural est donné le samedi 25 septembre 2004 par Françoise Rieunier.
Le concert d'inauguration a fait l'objet d'un enregistrement sur CD, qui nous laisse un témoignage du magnifique concert donné par Françoise Rieunier. Une plaquette a également été éditée grâce au service communication de la Mairie.
Concert d'inauguration
Enregistrement du concert
Présentée pour la première fois à Notre-Dame de Bon Secours à l'occasion du concert d'inauguration, une exposition sur l'orgue et sur la vie des orgues à Trouville est restée dans la petite salle qui renferme la mécanique de l'orgue et son soubassement vitré. Elle est régulièrement visitée au cours des Journées du Patrimoine.
Entretien de l'instrument: Emmanuel Foyer SARL